Les Caritas d’Haïti et de la République Dominicaine, depuis un an, gèrent en commun le Nouveau plan binational frontalier (NPBF). En quoi ce projet financé par Caritas Espagne est-il utile aux populations des zones frontalières ? Un bilan à mi-parcours.
La première rencontre des Caritas des deux Républiques de l’île a pris fin le 28 février 2013 à Moulin sur mer, au nord de Port-au-Prince. Les deux organisations caritatives ont discuté du nouveau plan binational frontalier (Npbf) en cours d’exécution depuis 2011 en République Dominicaine et il depuis 6 mois en Haïti. Grâce aux projets communs quelque 255 000 résidents de 153 communautés de la zone frontalière commencent à voir une amélioration dans leur condition de vie.
Des services de santé et des médicaments sont offerts à des prix modiques, selon la philosophie du programme binational qui aide aussi au renforcement de certaines institutions. Les actions des deux Caritas ne se limitent pas aux seuls soins de santé, a assuré le directeur général de Caritas Haïti, le Rév. père Serge B. Chadic. « Nous allons accompagner des femmes et des enfants qui sont parmi les couches les plus vulnérables de l’Ile, dans les domaines de la santé, de l’eau et de l’assainissement et de la sécurité alimentaire » a annoncé père Chadic à l’ouverture de la rencontre binationale frontalière réunissant les plus hautes autorités des Caritas d’Haïti, de la République Dominicaine et du bailleur, Caritas Espagne.
« Au niveau de plus de 70% des communautés cibles, on parvient à améliorer l’alimentation des familles bénéficiaires, surtout chez les enfants de moins de 5 ans qui souffrent de malnutrition, par l’introduction de pratiques agricoles améliorées, l’installation de jardins familiaux et la récupération nutritionnelle », a affirmé le Dr Pascal Desmornes, coordonnateur du programme au niveau de Caritas Haïti.
Plan triennal… Résultats tangibles
Le « Nouveau plan binational frontalier » dure trois ans. Ce programme offre une meilleure conjugaison des actions et un champ d’action plus vaste que le plan antérieur. C’est dans ce contexte que les diocèses des zones frontalières se sont attablé à Moulin sur mer. Le directeur général de Caritas Haïti se dit « confiant que les résultats des réflexions serviront, comme d’habitude, à rendre encore meilleur le travail des équipes de terrain. »
Ce projet qui rassemble les peuples des deux parties de l’île, donne toute sa signification au mot charité, a ajouté le prêtre Serge B. Chadic au lancement des assises clôturées par une visite des actions menées à Croix Fer, deuxième section communale de la Belladère (département du Centre). « Cela fait déjà cinq mois depuis que nous exécutons le nouveau plan binational frontalier à Croix Fer », a indiqué l’Agronome Guedery Augustin, coordonnateur du bureau diocésain de Hinche de Caritas Haïti. »Depuis 2005, Caritas Haïti apporte son appui au système d’irrigation de la localité. Les canaux d’irrigation ont été bétonnés par Caritas Haïti. Ce qui favorise une meilleure production des jardins », a ajouté l’Agr. Augustin.
Crédits rotatifs en nature, prêts financiers à un taux d’intérêt très faible, constructions de latrines, cliniques mobiles figurent parmi les actions menées à Croix Fer dans le cadre de l’exécution du NPBF. « Grace aux crédits offerts, nos enfants vont régulièrement à l’école », s’est réjouit Miss Marlène. La dirigeante du groupe Fanm Vanyan de Croix Fer n’est pas la seule à reconnaitre les retombées positives du NPBF. « Je suis témoin des actions menées par Caritas Haïti dans la communauté », a lancé l’air reconnaissant Richard Siméon, représentant de la mairie de Belladère.
« Ce sont des résultats tangibles », s’est félicité Marie-Hélène Bellegeon, représentante de Caritas Espagne à l’issue de la visite de terrain à Croix Fer. Le cycle commence à s’accomplir, a ajouté Mme Bellegeon qui a particulièrement apprécié le partage des expériences entre les Haïtiens et les Dominicains dans l’exécution de Nouveau plan binational frontalier. Ce qui fera certainement plaisir au président de Caritas Haïti, Mgr Pierre André Dumas qui a toujours souhaité que « la rencontre binationale aide à consolider les liens entre les deux peuples de la frontière et à affronter les problèmes communs de santé, de migration, de nutrition, d’écologie, etc. «