Archive | juillet, 2018

Caritas Haiti ! Entre FOOT et Foutoir !

Publié le 25 juillet 2018 par webmaster

 

Caritas Haiti ! Entre FOOT et Foutoir !

Vous êtes fan du foot ? Mieux vaut ! Le football est l’un des sports les plus populaires dans le monde ; et la coupe du monde en est l’événement phare. Unissant jeunes, vieux, adultes, femmes et enfants, et dans un contexte socio-économique, pays développés et pays en voie de développement, cet événement bannit barrières, préjugées et complexes. En Haïti, le foot demeure une passion, quoique négligé, au niveau structurel. Et le Brésil et l’Argentine se partagent les Fanatiques.

Après chaque match de leur équipe, ils gagnent les rues au rythme des tambours, des clairons et des chants pour fêter leur victoire ou leur qualification. C’est un moment de relaxation, d’oubli des poids de la vie, de l’insécurité, de la vie chère, des charges scolaires, de l’insécurité alimentaire, de la dépréciation de la gourde, de l’augmentation du taux de chômage à deux chiffres, des voyages forcés vers le Chili, Brésil, Argentine, bref l’instant pour tous de respirer un bon coup, en dépit de la situation de décrépitude ordinaire.
Cependant, une nouvelle déjà annoncée officieusement depuis deux semaines vient briser ce beau décor de cordialité et de paix fébriles : La hausse des prix du carburant. Selon quelques responsables qui préconisent une approche dite plus progressive qui va à l’encontre des subventions aux carburants, cette décision serait l’une des mesures pour protéger les plus vulnérables et aussi une marque d’engagement continu des partenaires de développement. « Notre objectif ultime est d’améliorer les conditions de vie des Haïtiens », a rappelé M. Rice.
En effet, le Vendredi 6 juillet 2018 aux environs de 15 :00, les ministères haïtiens de l’Économie et des Finances, du Commerce et de l’Industrie, sous l’influence de quelques Institutions Internationales, ont annoncé une augmentation des prix de l’essence de 38%, celui du gasoil de 47% et celui du kérosène de 51%, à partir du samedi 7 juillet à minuit.

Bien Compter ! Mal Calculer !

Les Dirigeants Haïtiens comptaient sans doute sur une potentielle victoire du Brésil sur la Belgique en ce vendredi PM, pour profiter de l’euphorie des rythmes musicaux et des manifestations de contentement pour faire passer leur acte dans le silence. À aucun moment, on n’avait pensé à une victoire de la Belgique. Et l’inconcevable arriva, créant un sentiment de rage chez les fans du Brésil blessés dans leur orgueil et surtout confrontés à cette augmentation de prix du carburant.Dès le coup de sifflet marquant la fin de ce match, on revient à la réalité. La nouvelle inonde les réseaux sociaux. Et ce fut le chaos généralisé. Les trois (3) routes Nationales étaient bloquées : la première fut barrée par un camion-citerne au niveau des Gonaïves, la seconde du côté de Miragoane et la troisième au niveau de Mirebalais. A noter qu’à l’annonce de cette nouvelle, toutes activités cessèrent. Un chambardement total…

Un cauchemar Qui dura deux jours !

Le vendredi 6 juillet 2018, 15 :45 ! la population de Port-au-Prince gagne les rues, armée de tout ce qui peut casser et déranger. Rien ne fut épargné : Voitures, Vitrines, Magasins, Hôtels de luxe, Banques, Marquet, Librairie, Concessionnaires de voitures. Tout ce qui semblait appartenir à une classe jugée trop avare en Haiti depuis plusieurs décennies fut passé au tabac. Des barricades enflammées bloquaient toutes les rues de Port-au-Prince et personne ne pouvait rentrer chez soi. Et la Police ne leva le petit doigt.

Complexe: Capital banque, épi d’or (fast Food), Délimart Market, Pharmadis, une pompe à essence. Delmas 19
Des cadres du Bureau National de Caritas Haiti, comme d’autres professionnels de la ville, ont passé la nuit chez des amis ou dans leur voiture. Car ne pouvant ni rentrer chez eux ni revenir à l’Auberge Kay Pa Nou. Ce fut pour certains une nuit de cauchemar : entre risques et sinistre.
La situation dura toute la nuit, pour prendre une autre dimension le samedi matin vers 9 :00 AM : le pillage ou ce que les haïtiens appellent le « déchouquage ». Alors, les villes de province se rallient entièrement à la cause, réclamant le départ du Gouvernement. Au niveau des neufs autres départements, des pneus enflammés et des barricades dressées tel fut le constant.
Et au soir de ce samedi 7 juillet 2018, une odeur de brulée se dégageait de partout et un silence de cimetière régnait sur Haïti, simulable à celui du 12 janvier 2010.
Des discours fusaient de partout via les réseaux sociaux, Twitter et Facebook notamment : Tantôt des médias qui n’avaient pas le contrôle des rues, tantôt des membres du pouvoir législatif et ceux du secteur privé qui exigeaient une note à la Nation du Président de la République lui-même, afin que le calme puisse se rétablir, tantôt de certains internautes qui fustigeaient le gouvernement…

 

Quel fut le mot de l’Église ?

« Soyez forts et tenez bon, ne craignez pas et ne tremblez pas devant eux, car c’est Yahvé ton Dieu qui marche avec toi : il ne te délaissera pas et ne t’abandonnera pas ». (Deutéronome 31, 6)

Le lundi 9 juillet 2018, la Conférence Épiscopale Haïtienne partagea une Note au sujet de la conjoncture. Les Évêques commencent par saluer leurs concitoyens haïtiens au nom du Dieu de la Paix et Père de Miséricorde. Après avoir affirmé l’attention de l’Église Catholique à ce qui se passe dans le pays, ils déplorent ces actes de violence, de vandalisme et de pillage qui ont secoué le pays laissant beaucoup de victimes et de traumatismes pour les plus jeunes. « Nous déplorons toute la violence qui en est résulté sur les personnes et sur les biens. Cela fait du mal car nous savons combien il est difficile de construire. Détruire, brûler n’a jamais été une solution. Au contraire cela crée plus de chômage dans le pays et une peur bleue chez tous ceux et celles qui voudraient investir pour générer des emplois. Nous, Responsables d’Église, nous ne pouvons en aucun cas encourager quiconque à tuer, détruire, piller et saccager les biens d’autrui et les biens de l’État qui devraient être le bien commun. »
Des mots de condoléances et de sympathies sont aussi adressés aux victimes pour ensuite rappeler aux dirigeants leurs responsabilité dans toute ce qui s’est passé. En fait, ils n’avaient pas été suffisamment attentifs à la clameur du Peuple Haïtien qui espère et veut changer sa situation depuis longtemps. Prendre la route de l’avenir et du développement nécessite une ouverture à toute les forces vives du pays, la construction d’un espace de dialogue entre tous.
Les évêques continuent pour confirmer leur solidarité avec le peuple haïtien et leur engagement dans la lutte pour changer leurs conditions de vie. Cependant, ils rappellent à la Communauté Internationale, tout en les remerciant pour l’aide apporté, la nécessité de cadrer leur accompagnement avec les vrais besoins de la majorité du peuple haïtien.

Le bien et le mal se nourrissent l’un de l’autre !

A la lumière de ce message et selon l’expression des employés du Bureau National de Caritas Haiti, portant encore les traces du traumatisme de ces jours de cauchemar et cherchant réconfort moral et spirituel, NOUS, Caritas, comprenons que, quotidiennement, dans les évènements ou dans le comportement des gens, le bien et le mal sont inextricablement mêlés. S’il est si difficile de les cerner, c’est qu’ils se nourrissent l’un de l’autre. Cependant, les fils et filles de l’Église sont invités à un discernement positif : « Il faut empêcher le mal de se nourrir du bien. La plante a le droit de puiser de la terre des éléments de la terre sur laquelle elle pousse, elle obéit en cela aux lois de la création et de la vie ; mais le sol n’a pas le droit de puiser les forces de la plante ».
Caritas Haïti, organe de la pastorale sociale de l’Église Catholique d’Haiti avec la mission d’accompagner le peuple de Dieu dans le développement humain intégral, réitére ses engagements aux près des plus vulnérables. Des actions s’imposent pour :
a. Un accompagnement psycho-social
b. Un appui au secteur informel
c. Le plaidoyer auprès des pouvoirs publics
d. L’accessibilité aux besoins de bases
e. La sécurité alimentaire
f. L’accès au travail
g. La Réinsertion / Recapitalisation

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Note de la CEH au sujet de la conjoncture

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Publié le 24 juillet 2018 par webmaster

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