Archive | juin, 2013

Caritas Haïti loge 157 familles dans le Sud-Est

Caritas Haïti loge 157 familles dans le Sud-Est

Publié le 06 juin 2013 par webmaster

Les victimes du tremblement de terre de janvier 2010 sortent progressivement des centres d’hébergement du Sud-est pour habiter les maisons construites par Caritas Haïti. Grâce à un financement de Trocaire (Caritas Irlande), les clés de seize nouvelles unités de logement ont été remises à autant de familles dans la localité de Lavanneau, dans l’arrière-pays, à Jacmel. Ce qui porte à 157 le nombre de logements construits en trois ans dans le seul département du Sud-est.

La sombre période vécue dans la localité de Lavanneau – perchée dans les vertes montagnes de Jacmel – n’est plus qu’un souvenir douloureux pour Martine Félix. Cette mère de quatre enfants a éclaté en sanglots quand elle a reçu récemment de l’évêque de Jacmel, Mgr Launay Saturné, la clé de sa maison de 40 mètres carrés. Elle n’est pas prête à oublier les humiliations endurées pendant des mois alors que, en compagnie de ses quatre enfants et de son mari, elle avait trouvé refuge sous une tente installée à même la rue principale de cette bourgade montagnarde.

« Sans trop savoir pourquoi, j’avais été chassée avec mes enfants de la maison où j’habitais depuis plusieurs années avec ma belle-mère, explique la femme dans la quarantaine, des larmes coulant abondamment sur ses joues. J’ai été la seule qui habitait encore le camp de fortune de ce village. C’était si humiliant ! »

Dans l’ambiance festive provoquée par la distribution de 16 nouvelles unités de logement construites par Caritas Haïti en partenariat avec Trocaire, chaque bénéficiaire a une histoire particulière à raconter. Chacune plus triste que l’autre mais toutes se terminant dans d’éclatants sourires. « La vie sous les bâches n’est pas belle à vivre », soupire l’une d’elles.

De chaque histoire, triste ou joyeuse, il y a des leçons à tirer, estime Mgr Saturné à la messe de circonstance célébrée à la salle polyvalente construite par Caritas Haïti à Lavanneau. « Il faut construire mieux et dans des espaces appropriés pour éviter de nouvelles catastrophes », a souligné l’évêque s’adressant aux fidèles venus commémorer le troisième anniversaire du séisme qui a fait quelque 300 000 morts, dont la grande majorité à Port-au-Prince.

« Nous cicatrisons progressivement les blessures post-séisme avec la construction de ces unités de logement dans la région », a indiqué le Directeur du Bureau diocésain de Jacmel, le Rév. Père Simon François. Les maisons ont été remises aux victimes du séisme sans tenir compte de leur confession religieuse.

La philosophie de Caritas Haïti plait particulièrement à Joseph Jean, représentant du Conseil d’administration de la section communale (CASEC) de Lavanneau. « Les bénéficiaires des divers projets de l’organisation sont traités avec dignité », a-t-il constaté.

LES LOCALITÉS BÉNÉFICIAIRES
–  8 unités construites à Cité Lumière tout de suite après le séisme ;
–  45 unités et une salle communautaire construites entre janvier et novembre 2011 dans la même zone grâce au partenariat
Caritas Equateur ;
– 23 unités construites en banlieues de Jacmel grâce au partenariat Brésil ;
– 25 unités construites avec les fonds de Manos Unidas ;
–   40 grâce aux fonds de CAFOD
–  16 avec le financement de TROCAIRE
Au total : 157 unités et une salle communautaire construites au niveau du département du Sud-est

Ces efforts pour aider les victimes du séisme à sortir des abris de fortune ne sont pas insignifiants aux yeux de Régine Dupuy, représentante de Trocaire en Haïti. « C’est un réel plaisir de constater les efforts de reconstruction dans le pays », s’est réjouit Mme Dupuy. Juste avant les secousses telluriques qui ont détruit ces centaines de milliers d’infrastructures dans les départements de l’Ouest et du Sud-est, a-t-elle rappelé, Caritas n’investissait pas dans le logement. Face à l’ampleur des dégâts, le champ d’actions de Caritas Haïti a dû s’étendre pour aider à répondre aux besoins des centaines de sans-abris qui sont aujourd’hui protégés des intempéries et de certaines catastrophes naturelles.

« Au total 157 unités de logement et une salle communautaire ont été construites par Caritas Haïti dans la seule région du Sud-est », a indiqué l’Ing. Erncy Jean, responsable du sous-programme infrastructures et logement de l’organe pastoral de l’Eglise catholique en Haïti. D’autres unités construites à Jean-Rabel et à Mare Rouge, dit-il, seront remises dans un bref délai à des rescapés du séisme de janvier 2010, réfugiés depuis dans le Nord-est.

Le Guide de construction en maçonnerie chaînée, homologué par le Ministère des Travaux publics, Transports et Communication (MTPTC) a été utilisé par les techniciens engagés par Caritas Haïti pour construire toutes les unités de logement dans les différentes régions du pays. Chaque unité a une superficie de 40 mètres carrés et dispose de deux chambres à coucher, d’une salle de séjour, d’une salle à manger, d’une galerie, d’un débarras et d’une latrine sèche.

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Pour lutter contre l’insécurité alimentaire

Pour lutter contre l’insécurité alimentaire

Publié le 06 juin 2013 par webmaster

La lutte contre l’insécurité alimentaire est l’un des axes prioritaires du travail de Caritas Haïti. A Robillard, Diocèse du Cap-Haïtien, l’institution aide les cultivateurs et micro-entrepreneurs à se relever des conséquences des cyclones de l’année 2012  et à se mettre à l’abri de certains besoins.

Les cicatrices laissées par l’ouragan Sandy suppurent encore à Robillard, troisième section communale de Plaine-du-Nord. A la petite église paroissiale de la localité, plusieurs dizaines de planteurs encadrés par Caritas Haïti racontent leur mésaventure. « Nous constatons malgré nous une rareté dans les livraisons de bananes. Cette rareté est causée par une hausse du prix, se lamente Robert Valdort, membre de la Caritas paroissiale de Robillard. C’est la conséquence des vents violents qui ont balayé nos plantations lors du passage de l’ouragan Sandy.»

Les conséquences de l’ouragan dévastateur sont aujourd’hui plus visibles encore. Tous les planteurs s’accordent à dire qu’il s’agit de la pire épreuve de la population de Robillard. « En pareille période, les marchandes des villes avoisinantes viennent ici pour acheter les bananes récoltées, ajoute le leader communautaire, expliquant que l’ouragan a détruit 70% des récoltes. Cette année, nous n’avons même pas assez de bananes pour nourrir nos familles! » Ce qui n’est évidemment pas sans conséquence sur la situation alimentaire et économique des 16 000 habitants de la communauté.

« Illustration concrète de la misère qui s’installe peu à peu : seulement quelques-uns des 479 élèves qui fréquentent l’école presbytérale ont pu jusqu’ici acquitter les 1 550 gourdes exigées pour l’année scolaire», constate le révérend père André Sylvestre, curé de la paroisse de Robillard.

APRÈS LA TEMPÊTE… LA SÉCHERESSE

Près de six mois après l’ouragan, l’avenir paraît toujours incertain pour les habitants de la bourgade, dont un grand nombre travaille illégalement en République Dominicaine. Sur 85 enfants baptisés récemment à l’église Notre-Dame de la Merci, seulement 15 pères étaient présents à la cérémonie religieuse, ajoute le curé. Les autres se démènent de l’autre côté de la frontière.

Et, pire encore, les drageons de banane qui ont poussé naturellement dans les plantations deviennent rachitiques à cause de la sécheresse. Nous aurions pu espérer récolter des bananes seulement si on avait pu arroser les drageons, se désole Lucierni Valdera, un planteur entre deux âges. Depuis 1986, l’année marquant la fin de la dictature des Duvalier, on assiste à la coupe effrénée des arbres, ce qui a des conséquences néfastes sur l’environnement et l’agriculture.

L’ESPOIR RENAÎT…

Entre deux complaintes, on sent quand même filtrer l’espoir ; Caritas Haïti a fourni un appui salvateur à six groupes organisés de Robillard. « Un programme de formation et d’encadrement a été lancé par le bureau diocésain du Cap-Haïtien à l’attention des agriculteurs et des éleveurs. Des semences et des outils agricoles ont été offerts aux bénéficiaires », a indiqué Raublin Prophète, technicien agricole de l’institution dans le Diocèse du Cap-Haïtien. Ce dernier s’est démené pour apporter des bananiers dans la région suite à la dévastatrice tempête Sandy. « D’ici l’été prochain, nous espérons récolter des bananes destinées à la vente », lance, l’air confiant, l’un des 500 bénéficiaires directs du programme dans la seule section communale de Robillard.

Le technicien encourage aussi les cultivateurs de Robillard à pérenniser la culture de noix de cajun, de mangues et de cacaos. Renaud Fénélus, 72 ans, est l’un de ceux qui croient dans la politique de pérennisation. « Une livre de cacao se vend actuellement à environ 50 gourdes sur le marché local », a-t-il calculé, les yeux fixés sur son champ contenant une soixantaine de cacaotiers. Dans quatre à 5 ans, je commencerai à obtenir les fruits de mon investissement, espère le septuagénaire.

La lutte contre l’insécurité alimentaire menée par Caritas Haïti ne se fait pas seulement à travers l’agriculture. Des crédits sont aussi offerts aux cultivateurs et micro-entrepreneurs. «Un programme d’élevage à la corde a aussi été développé dans la zone», a souligné Joseph Nélus, membre de l’Union Longuest, un des six groupements soutenus par le bureau diocésain du Cap-Haïtien à travers la paroisse de Robillard. L’organisation gère actuellement une douzaine de chèvres qui seront distribuées progressivement à ses membres. Ce model d’entraide sociale est répété dans d’autres régions du pays.

Une enquête menée par la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA) sur l’impact de la sécheresse et des tempêtes Isaac et Sandy, a montré  que la situation d’insécurité alimentaire s’est dégradée de façon très préoccupante avec des taux atteignant en moyenne 39% chez la population rurale vivant dans les zones touchées par la sécheresse et Isaac et 17% dans les zones touchées par Sandy uniquement. En 2011, le niveau d’insécurité alimentaire élevée à l’échelle nationale était de 8%.

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Agir pour le troisième âge

Agir pour le troisième âge

Publié le 06 juin 2013 par webmaster

Caritas Haïti adresse la question de l’accompagnement des personnes du troisième âge après les périodes de grandes catastrophes à travers son projet d’appui aux personnes âgées dans 5 paroisses du département du Sud. Le projet soutenu par Caritas Espagne s’étend sur trois ans (mars 2011-février 2014).

Depuis mars 2011, Caritas Haïti a démarré son programme d’appui à une centaine de personnes ayant en moyenne 70 ans, dans les paroisses de Camp-Perrin, Maniche, Miserne, Mersant et Laborde. Visites de loisirs, animation sociale, consultation gériatrique bimensuelle, don de kits alimentaires et d’hygiène, distribution de plats chauds sont, parmi beaucoup d’autres, les actions humanitaires menées par les agents pastoraux dans le cadre de ce projet en cours depuis deux ans dans le département du Sud.

L’année 2012 a marqué un tournant décisif dans l’exécution de ce projet. Suite à une évaluation au terme de la première année, l’équipe technique a décidé d’y apporter certaines modifications, notamment une révision à la hausse du nombre de bénéficiaires. Ainsi, leur nombre par paroisse est passé de 20 à 46, soit une augmentation de plus de 100%. Au total, 230 bénéficiaires sont depuis pris en charge dans les paroisses ciblées.

Des activités génératrices de revenus comme la construction de cinq boulangeries -une par paroisse- et l’aménagement de jardins communautaires permettront aux centres d’hébergement ouverts aux personnes âgées de continuer à fonctionner au terme du financement initial de ce projet par Caritas Espagne. Deux des cinq boulangeries seront bientôt fonctionnelles, une autre sera ouverte sous peu. Dans les jardins, on fait des cultures maraichères, céréalières et vivrières pour la plupart.

Les 230 bénéficiaires peuvent compter sur la création, dans chaque paroisse, d’un groupe d’appui de 15 membres. Le groupe est constitué d’un ensemble de bénévoles en charge des activités journalières des bénéficiaires et il est coordonné par le curé de la paroisse. Ce groupe d’appui entend se transformer en comité permanent de plaidoirie auprès du Ministère des Affaires Sociales et du Travail.

Des événements publics seront organisés sur une base régulière en vue de sensibiliser les autorités publiques et de mobiliser la communauté sur la nécessité d’une attention plus soutenue aux personnes du troisième âge. L’agronome Castra a annoncé pour fin 2013, un colloque sur la problématique des personnes du troisième âge organisé par Caritas Haïti. Cet événement, dit-il, servira de plateforme pour engager des plaidoyers plus convaincants en faveur des personnes âgées auprès de l’Etat central.

Le programme s’étend jusqu’en février 2014 et, Caritas Haïti avec le support de Caritas Espagne, continuera d’accompagner les bénéficiaires en leur offrant une couverture médicale, un appui psychosocial et la sécurité alimentaire.

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NPBF

Rentre des Caritas de l’Île sur le nouveau Plan Binational Frontalier (NPBF)

Publié le 05 juin 2013 par webmaster

Les Caritas d’Haïti et de la République Dominicaine, depuis un an, gèrent en commun le Nouveau plan binational frontalier (NPBF). Ce projet financé par Caritas Espagne à hauteur de plus de 4 millions d’euros vise l’amélioration des conditions de vie des populations des zones frontalières des deux pays bénéficiaires.

La première rencontre des Caritas d’Haïti et de la République Dominicaine s’est tenue du 25 au 28 février 2013 à Moulin sur mer, un hôtel situé sur la côte des Arcadins à environ 75 km au nord de Port-au-Prince. Les deux organisations caritatives emmenées par Mgr Pierre André Dumas et Mgr José Grullón (respectivement présidents de Caritas Haïti et Caritas Dominicaine) ont discuté du nouveau plan binational frontalier (NPBF) en cours d’exécution depuis 2011 en République Dominicaine et depuis 6 mois en Haïti.

Treize dirigeants et cadres de Caritas dominicaine, trois de Caritas espagnole, une trentaine de Caritas Haïti ont fait les assises avec le concours de deux traducteurs. Les principaux thèmes et sujets abordés par les délégations furent les suivants: « Intégration du NPBF avec les stratégies d’Amérique Latine et des Caraïbes »; « transversalité du NPBF avec les autres programmes de développement de Caritas Haïti et Dominicaine »; « importance du maintien d’un milieu ambiant sain dans le développement intégral communautaire ».

Grâce à ce NPBF financé par Caritas Espagne à hauteur de plus de 4 millions d’euros (4,600,000,340), quelque 25.5000 résidents de 153 communautés des deux côtés de la frontière connaissent une vraie amélioration dans leur condition de vie. Quatre diocèses d’Haïti(Fort-Liberté, Hinche, Jacmel et Port-au-Prince) et trois de la République Dominicaine (Barahona, Mao Monte Cristi et San Juan de la Maguana) sont les bénéficiaires de ce programme.

Cette initiative a débuté avec un projet précédent baptisé « Pro frontalier », a rappelé le président de Caritas de la République Dominicaine, Mgr. José Grullón. Les habitants des deux parties de l’île se sont réunis et, ensemble, ils ont identifié leurs problèmes et besoins pour ensuite proposer des idées et des actions permettant d’améliorer leur quotidien et le futur de leurs enfants, a ajouté le prélat. Le Nouveau plan binational frontalier a été lancé en République Dominicaine en 2011, selon la planification qui a été prévue, a rappelé, pour sa part, José Gautreau, Directeur des opérations au bureau national de Caritas Dominicaine.

AUCUNE DISTINCTION DE RELIGION ET DE NATIONALITÉ
« Caritas Haïti et Caritas Dominicaine, dans le cadre de leurs interventions, ne font aucune distinction de nationalité, de religion et de condition sociale. Tout les membres des communautés ont été identifiés et traités comme étant fils et filles de Dieu », a indiqué M. Gautreau. Le NPBF, est une action conjuguée dans laquelle on implémente des activités de partage d’expériences, de transfert de connaissance et d’expertise tant entre les Caritas d’Haïti et de la République Dominicaine qu’entre les communautés, a ajouté M. Gautreau. En témoigne, dit-il, les assises de Moulin sur mer : « cela a été une opportunité de continuer à raffermir les liens de fraternité et en même temps de faire une évaluation de nos forces et faiblesses au cours de cette première période d’exécution. Cette évaluation nous permettra d’implémenter les ajustements que nous jugeons nécessaires au niveau des activités du projet « .

Des services de santé et des médicaments sont offerts à des prix modiques, selon la philosophie du programme binational qui aide aussi au renforcement de certaines institutions. Les actions des deux Caritas ne se limitent pas aux seuls soins de santé, a assuré le directeur général de Caritas Haïti, le Rév. Père Serge B. Chadic. « Nous accompagnons des femmes et des enfants qui sont parmi les couches les plus vulnérables de l’île, dans les domaines de la santé, de l’eau et de l’assainissement, et de la sécurité alimentaire » a-t-il souligné à l’ouverture de la rencontre binationale frontalière. « Au niveau de plus de 70% des communautés cibles, on parvient à améliorer l’alimentation des familles bénéficiaires, surtout chez les enfants de moins de 5 ans qui souffrent de malnutrition, par l’introduction de pratiques agricoles améliorées, l’installation de jardins familiaux et la récupération nutritionnelle », a affirmé pour sa part le Dr Pascal Desmornes, coordonnateur du programme au niveau de Caritas Haïti. Le nouveau plan binational frontalier va offrir une meilleure conjugaison des actions qui s’étendent sur un champ plus vaste que dans le plan antérieur.

PLAN TRIENNAL… RÉSULTATS TANGIBLES
Le « Nouveau plan binational frontalier » dure trois ans. Il offre un champ d’actions plus vaste et une meilleure compréhension des actions que le plan antérieur. Le directeur général de Caritas Haïti, père Serge B. Chadic, se dit « confiant que les résultats des réflexions serviront, comme d’habitude, à rendre encore meilleur le travail des équipes sur le terrain. » En fait c’était le contexte même de l’Atelier à Moulin sur mer.

Ce projet qui rassemble les peuples des deux parties de l’île, donne toute sa signification au mot charité, a ajouté le prêtre au lancement de cette rencontre clôturée par une visite de terrain à Croix Fer, deuxième section communale de Belladère (département du Centre). « Cela fait déjà cinq mois que nous exécutons le nouveau plan binational frontalier à Croix Fer », a indiqué l’Agronome Guedry Augustin, coordonnateur du bureau diocésain de Hinche de Caritas Haïti. »Depuis 2005, Caritas Haïti apporte son appui au système d’irrigation de la localité. Les canaux d’irrigation ont été bétonnés par Caritas Haïti. Ce qui favorise une meilleure production des jardins », a ajouté l’Agr. Augustin.

Crédits rotatifs en nature, prêts financiers à un taux d’intérêt très faible, constructions de latrines, cliniques mobiles figurent parmi les actions menées à Croix Fer dans le cadre de l’exécution du NPBF. « Grâce aux crédits offerts, nos enfants vont régulièrement à l’école », s’est réjouit Miss Marlène. La dirigeante du groupe Fanm Vanyan de Croix Fer n’est pas la seule à reconnaitre les retombées positives du NPBF. « Je suis témoin des actions menées par Caritas Haïti dans la communauté », a lancé l’air reconnaissant Richard Siméon, représentant de la mairie de Belladère.

« Ce sont des résultats tangibles », s’est félicité Marie-Hélène Bellangeon,  représentante de Caritas Espagne à l’issue de cette visite de terrain, qui a particulièrement apprécié le partage des expériences entre les Haïtiens et les Dominicains dans l’exécution de Nouveau plan binational frontalier. Ce qui fera certainement plaisir au président de Caritas Haïti, Mgr Pierre André Dumas qui a toujours souhaité que « la rencontre binationale aide à consolider les liens entre les deux peuples de la frontière et à affronter les problèmes communs de santé, de migration, de nutrition, d’écologie, etc.”

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Genre

Des agents/tes pastoraux/les formés/ées en «Egalité de chances Homme-Femme»

Publié le 05 juin 2013 par webmaster

L’Unité Egalité de Chances Homme-Femme a clôturé, le 3 avril 2013, une série de 3 ateliers de formation sur le thème de « l’intégration de l’équité homme-femme dans les projets et les programmes de Caritas Haïti ». Les agents-tes pastoraux-les des secteurs de l’économie solidaire (EcoSol), de la santé et de l’agriculture ont participé à ces séances qui ont duré deux jours.

Une cinquantaine d’agents-tes pastoraux-les des secteurs de l’économie solidaire, de la santé et de l’agriculture des différents diocèses du réseau Caritas Haïti ont assisté aux mois de mars et d’avril 2013, chaque secteur séparément, à une série d’ateliers de formation à la salle de conférence du Bureau National à Delmas 65, à l’initiative de l’Unité Egalité de Chances Homme-Femme. Mme Rodny L. Estéus, linguiste et traductrice de formation, est responsable de l’unité «Egalité de Chances Homme-Femme » de Caritas Haïti.

Le principal objectif de cette série d’ateliers est de Promouvoir l’intégration de l’équité homme-femme dans les projets, les programmes, les activités, le discours de Caritas Haïti, le fonctionnement institutionnel. Ces ateliers visent également à identifier les besoins spécifiques de chacun des sexes dans l’environnement professionnel. La finalité de cette activité est de permettre à l’Unité de doter le Caritas Haïti d’un document cadre qui servira de guide pour concevoir et réaliser tous les projets et programmes du Réseau.

Mme. Marie Rodny L. Estéus et Me Mona Jean, deux expertes en genre et égalité des sexes qui ont animé conjointement ces atelier de formation, voient déjà des retombées positives. « Il faut changer les rapports de pouvoir qui entravent le développement. Les programmes de développement durables doivent être implémentés à partir d’une approche institutionnelle basée sur l’égalité de chances pour les hommes et les femmes », a-t-elle expliqué.

Cette série d’ateliers rentre dans le cadre du « Projet d’Appui Institutionnel au Renforcement de l’Axe Equité de Genre » ; ce projet biennal s’étend de novembre 2011 à octobre 2013, il est financé par Développement et Paix, la Caritas du Canada. Selon Mme Estéus, ce projet vise à accorder un intérêt particulier à la notion d’égalité des chances Homme-Femme dans les programmes de Caritas Haïti et à pérenniser cette approche au sein du Réseau. En définitive, il faut parvenir à instaurer une direction transversale qui adresse en permanence le problème d’équité Homme-Femme au sein de l’institution.

L’unité d’égalité de chances Homme-Femme que dirige Mme Estéus a pris naissance en 2011 au Bureau National, suite à la signature de l’accord entre Développement et Paix et Caritas Haïti. Cette unité s’occupe de la formation des agents-tes pastoraux-les et de l’encadrement institutionnel pour l’application de l’Analyse comparative selon le sexe.

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Audite

Caritas Haiti audite les fonds post-séisme

Publié le 05 juin 2013 par webmaster

Soucieuse de sa réputation de fiabilité, Caritas Haïti engage une firme nationale pour auditer les fonds mis à sa disposition après le séisme de janvier 2010. Les cahiers du réseau philanthropique s’ouvrent désormais à AMF-Expert, la firme retenue parmi les trois postulantes.

La Direction Générale de Caritas Haïti a paraphé, le mardi 19 février 2013, un contrat d’engagement avec la firme AMF-Expert pour auditer les fonds alloués au Réseau Caritas suite au séisme dévastateur, il y a trois ans. La firme qui a obtenu la confiance de l’institution philanthropique a 90 jours – à partir de la signature du contrat – pour boucler sa mission et soumettre son rapport au Bureau national.

Le Directeur Général de AMF-Expert, M. Gabriel Zéphyr, se dit « content et satisfait » du choix fait de son institution pour auditer les fonds post-séisme alloués à Caritas Haïti par ses nombreux partenaires. AMF-Expert a obtenu en février dernier la confiance de la Direction Générale de Caritas Haïti et de la commission interne d’évaluation à laquelle il a fallu deux semaines pour étudier les dossiers des firmes soumissionnaires et ainsi faire son choix. M. Zéphyr se dit prêt à réaliser son travail de façon professionnelle et en toute objectivité.

L’audit, commandité par Caritas Haïti et financé par le Catholic Relief Services (CRS), portera sur la période de janvier 2010 à septembre 2012, soit 32 mois de gestion. Un double rapport devra être soumis par le mandataire à l’issue de la mission trimestrielle. Il s’agira notamment d’une feuille de route incluant un rapport initial, un chronogramme d’activités et l’ébauche du rapport final.

Cet audit, espère la Directrice financière de Caritas Haïti, Mme Quétia Alexandre, permettra au Réseau de diagnostiquer ses forces et faiblesses en vue d’améliorer ses performances. Il l’aidera également à « s’évaluer financièrement et institutionnellement en renforçant sa côte de crédibilité et son image », a-t-elle ajouté.

POURQUOI UN AUDIT ?

La diversité de ses domaines d’intervention et la taille du Réseau Caritas présent dans dix diocèses et plus de 300 paroisses, sont autant de justificatifs du besoin de se faire examiner. Dans l’aspect financier de l’audit, le mandataire fera un examen des états financiers de l’institution en tenant compte de leur conformité aux normes et principes comptables généralement reconnus.

Pour mener à bien cette mission, « les auditeurs devront s’assurer de l’homogénéité des documents provenant des divers secteurs du Bureau National et de ceux des 10 diocèses qu’ils auront à visiter »  a fait savoir le contrôleur interne de Caritas Haïti, M. Karl Péguy Saint Fort. « Au terme de l’audit, a-t-il poursuivi, nous nous attendons à des recommandations de la firme sur les décisions à prendre et les mesures adéquates à adopter pour la stabilité et la croissance du Réseau dans son ensemble. »

Le plus récent audit en date de Caritas Haïti est déjà vieux de 6 ans. Celui de 2013 servira à booster l’institution créée en 1975 par la Conférence des Evêques d’Haïti avec la mission de promouvoir des manifestations concrètes de construction d’une société plus solidaire et plus juste.

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benoitxvi-pape-dos

Un Pape ne démissionne pas

Publié le 05 juin 2013 par webmaster

Le Pape François succède à Benoît XVI. Les médias parlent de démission alors qu’en réalité Benoît XVI a renoncé au pontificat suprême. Un Pape peut-il démissionner? Mrg. Patrick Aris nous apporte des éléments d’éclairage à titre de canoniste (spécialiste en droit propre de l’Église catholique) et d’ecclésiologue (théologien spécialiste de la théologie sur l’Église).

Benoît XVI a mis le monde entier en émoi en annonçant le 11 février dernier sa renonciation au pontificat suprême. Cette grande émotion a suscité beaucoup d’intérêts et j’ai été interrogé par maints fidèles à titre de canoniste ou d’ecclésiologue. Effectivement, la matière touche les deux champs. On en cherchait la signification et surtout les raisons. La presse profane n’a pas manqué de nous régaler de mets assortis en portion copieuse, mais est-ce toujours de bon goût ? En tout cas, aucun accroc dans les procédures. Benoît XVI a posé son acte de renonciation librement et il a convoqué un consistoire pour le manifester, donc il respecte le canon 332 § 2 qui stipule : s’il arrive que le Pontife Romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu’elle soit dûment manifestée, mais non pas qu’elle soit acceptée par qui que ce soit. Ce canon est en fait une exception du canon 401: tout évêque est prié de présenter sa démission au pape lorsqu’il atteint 75 ans; il peut le faire avant pour raisons de santé et autres raisons graves. Mais …l’évêque de Rome ou pontife romain est le pape. Voilà l’affaire ! Vous fidèles de l’Église, simples curieux ou observateurs élégants et si je vous apporte la question suivante : Qui a fait la renonciation ? Le pape ou l’évêque de Rome ? Diriez-vous que le canon 332§ 2 nous a assez éclairés ?

Pourquoi l’évêque de Rome ne peut-il être démis et démissionnaire ? Pourquoi fait-il exception? Parce qu’il est le pape, parce que le ministère de l’unité requiert cette exception. Le canon 332§ 2 n’apporte pas de réponse sur notre question parce que le code de droit canonique n’est pas un manuel de théologie. La démission est impossible pour le pape parce qu’il est le législateur suprême ; il n’a personne à qui la présenter ; personne sur terre, aucune autorité humaine. Selon la vision catholique, le pape comme législateur suprême est le seul être humain au-dessus de toutes le lois humaines. C’est pourquoi il est le pontife suprême, le poseur et le faiseur de ponts entre les hommes, entre le ciel et la terre. L’évêque de Rome hérite de la primauté de Pierre en étant son successeur ; c’est ce qui fait de lui le pape. En fait une exception opérationnelle inscrite dans la logique du code de 1983 met une différence importante au sein de la même personne porteuse de l’office du pape et de l’évêque de Rome, deux responsabilités totalement différentes. Heureusement que le peuple de Rome consent à ce que l’évêque de Rome, son évêque, soit d’abord au monde avant d’être à lui. Ce peuple de Rome est très généreux. Ainsi l’histoire récompense cette Église pour sa générosité en en faisant le seul siège où l’évêque ne démissionne pas, laissant simplement au pape le soin de renoncer à sa charge quand il l’estime nécessaire.

Cette clarification apportée, il faudrait, en analysant la renonciation, revenir sur la personne de Benoît XVI. C’est un humble serviteur et un coopérateur de la vérité. Il n’a besoin d’aucun pouvoir, fut-il sacré. Voyant qu’il ne peut plus continuer à servir avec la même force et intrépidité corporelle, il passe le témoin pour servir autrement. Quelle sincérité et quelle noblesse! Benoît XVI tu es admirable…. comme Benoît de Nursie. C’est ce qu’il faut augurer de chaque pape y compris de François qui a déjà conquis son peuple de Rome par sa douceur de Benoît XVI, sa simplicité de Jean Paul II, son sourire de Jean Paul 1er, son courage de Paul VI, son humilité de Jean XXIII. Peut-être qu’il nous montrera la souple fermeté de Léon XIII.

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Cathedrale-Port-au-Prince-Haiti

L’implication de l’Église Catholique dans la reconstruction

Publié le 05 juin 2013 par webmaster

La cathédrale Notre Dame de l’Assomption est l’un des symboles de la destruction de Port-au-Prince par le tremblement de terre de janvier 2010. De cet édifice monumental blanc et rose pâle, qui allait fêter son centenaire, il ne reste que les amas de bétons armés, d’où émerge le fer supplicié qui soutenait l’édifice. Trois ans après le drame, le Chancelier de l’Archidiocèse de Port-au-Prince, Mgr. Patrick Aris, explique la vision et l’implication de l’Eglise catholique dans la reconstruction de la moitié-île ravagée en 35 secondes ?

Caritas Haïti Magazine (C.H.M): Cela fait 3 ans depuis que la date du 12 janvier s’inscrit dans la mémoire collective haïtienne. Pour certains, c’est une date funeste, une malédiction voire une apocalypse, tandis que pour d’autres, il s’agit du prix de nos inconséquences et de nos choix de construction. Pour vous, que signifie cette date?

Monseigneur Patrick Aris (M.P.A): Selon moi le 12 janvier n’est pas d’abord une date mais le carrefour (la croix) où s’énonce le possible de nouveaux itinéraires. Au lendemain de la catastrophe, tout semblait indiquer que nous savions quel chemin prendre pour ne pas nous perdre. Mais trois ans après, il est difficile de savoir si nous sommes encore sur le bon chemin. De ce point de vue il ne s’agit même plus d’inconséquences mais de séquences que nous ne savons plus vouloir maitriser. C’est une logique cassée.

C.H.M: Après 3 ans, le pays est toujours en chantier. Quelle est l’implication de l’Eglise catholique dans la reconstruction ? Quelles est sa vision de la reconstruction ?

M.P.A: L’implication de l’Église dans la reconstruction est holistique, réelle, sectorielle. Elle essaie de reconstruire ses écoles, ses églises et autres bâtiments fonctionnels et à caractère social. La cathédrale qui a toujours été le symbole de la ville de Port-au-Prince, n’est pas encore sur la liste de la reconstruction et nous ne savons pas ce que pensent les autorités étatiques. Mais la vision de l’Église de la reconstruction est simple et claire: il faut commencer par le tissu social ; il faut un plan directeur participatif impliquant tous les citoyens les invitant à donner corps à une vision. Nous avons besoin d’un pays-communauté et non d’une nation-jungle.

C.H.M: Beaucoup d’églises catholiques n’ont pas résisté au séisme. Où en sommes-nous avec leur reconstruction ? Combien en avez-vous déjà répertorié de détruites ? Et dans quel état se trouvent-ils ?

EGLISE…ET PRESBYTÈRE ENCORE SOUS DES TENTES
M.P.A: Dans l’Archidiocèse de Port-au-Prince une bonne quarantaine d’églises ont été détruites ou très endommagées. On peut citer pour la région métropolitaine quelques unes :, Sainte Anne, saint Joseph, saint Gérard, saint Charles, sainte Thérèse de Pétion-ville, de Lilavois, Sacré-Cœur de Turgeau et bien entendu la cathédrale. Mais encore les églises de Léogâne, de Grand Goâve de Petit-Goâve, de Vialet. Elles ont été toutes démolies par la suite. Pour les services liturgiques, les curés se sont contentés, jusqu’à aujourd’hui, de tentes qui servent d’église, de salles de classes ou même de presbytère.

C.H.M: Côté financement, comment ça marche pour leur reconstruction ou leur réhabilitation ?

M.P.A: Actuellement nous avons des provisions financières pour commencer (pas pour terminer les travaux nécessairement) les églises du Sacré-Cœur de Turgeau, de Sainte Thérèse de Pétion-ville, de saint François d’Assise de Grand Goâve; et ce qu’il faut pour construire la cathédrale transitoire, un bâtiment qui abritera la cathèdre (ou siège) de l’évêque en attendant la cathédrale elle-même. Pas beaucoup d’églises réhabilitées sauf saint Pierre de Pétion-ville et Notre Dame d’Altagrâce de Delmas où les dommages ont été mineurs. Cela fut fait dans les premiers mois qui ont suivi le séisme. Nous comptons beaucoup sur un mouvement laïc comme PAREH : (Projets et Actions pour la Reconstruction des Églises en Haïti) créé avec la bénédiction de notre Archevêque, son Excellence Mgr. Guire Poulard, pour aider à la construction de nos Églises détruites.

C.H.M: Dans son numéro du 21 décembre 2012, Le Nouvelliste a publié la maquette de la prochaine cathédrale de Port-au-Prince, conçu par l’architecte portoricain Segundo Cardona et son équipe. Qu’attendez-vous de ce projet ? Et quelles sont les perspectives pour les autres temples ?

SE CONSOLER D’UNE CATHÉDRALE TRANSITOIRE
M.P.A: Nous avions effectivement organisé un concours international d’architecture pour avoir des propositions sur ce que pourrait être notre cathédrale. Nous voulions aussi sonder la pensée du monde artistique sur la construction religieuse catholique dans le contexte futuriste ou postmoderne actuel. Ce concours qui fut aussi un exercice, a une valeur symbolique. Mieux c’est déjà une expérience, une référence. Si nous voulons construire notre Cathédrale demain, nous avons un réservoir d’idées où puiser. Mais le choix du plan ou maquette de la nouvelle cathédrale, n’est pas encore fait. C’est la prérogative exclusive de l’Archevêque de Port-au-Prince.  Une cathédrale presque similaire à celle que le séisme à détruite, coûterait entre 30 million et 40 millions de dollars américains. Somme que l’Archidiocèse n’a pas. Jusqu’ici nous avons reçu du Nigéria 100.000 dollars sur une promesse de 200.000 et 30.000 euros de la principauté de Monaco. Voilà pourquoi nous construisons d’abord une cathédrale transitoire.

C.H.M: Sur quoi l’Eglise catholique concentre-elle ses actions pour la reconstruction en 2013 ?

M.P.A: Au milieu de 2013 nous aurons déjà notre cathédrale transitoire. Nous serons beaucoup plus libre pour penser la cathédrale de Port-au-Prince, constituer les partenaires, mobiliser le peuple chrétien et la ville autour de ce projet, leur projet. En attendant nous sommes en quête des vrais créneaux. Souvent les lucarnes sont trop petites pour donner accès; il faut les ouvrir ou faire des brèches.

C.H.M: Il y a les dimensions humaine et physique de la reconstruction. Laquelle priorisez-vous ?

M.P.A: Nous laissons à notre Caritas diocésaine le soin d’approfondir sa mission dans la vision du Réseau pour continuer à faire la différence dans la vie des plus humbles et des victimes oubliées. Nous nous concentrons sur les grands chantiers : nos bâtiments publics en donnant par l’exemple, une impulsion nouvelle à l’État qui a tendance à oublier ou à perdre sa vocation. Donc la priorité demeure la conquête de l’avenir par la responsabilisation étatique et citoyenne du présent. Nous ne sommes pas d’accord avec cette alternative exhibée par le réel social communautaire : bâtir des tombeaux ou des taudis. Il me semble qu’il y a d’autres modèles possibles, il faut les concevoir et enfanter ensemble.

C.H.M: 2013 : année de la foi pour l’Eglise catholique, année de l’environnement pour le président Michel Martelly. Comment l’Eglise catholique fait la relation -environnement et foi chrétienne- dans le cadre de la reconstruction nationale?

JÉSUS FUT UN GRAND ÉCOLO…
M.P.A :
L’Église catholique a une pensée riche. Sa théologie est assez grande pour être holistique. La sensibilité pour l’écologie a commencé dans l’Église avec saint François d’assise que Jean Paul II a proclamé patron des écologistes en 1979. Jésus fut un grand écologiste qui tira toujours ses exemples ou ses paraboles de la nature, de l’agriculture. C’est important d’avoir des proclamations-rappel. Mais dans notre pays nous avons surtout des proclamations-oubliettes. Nous proclamions une année pour les paysans pour mieux ne plus avoir affaire et à faire avec eux. Il faut croire que consacrer une année à prioriser l’environnement est possible. Dans ce contexte, continuer la lutte demande de la foi aux citoyens et aux politiques. Sinon le découragement va s’installer. L’environnement n’est plus seulement une question importante en Haïti c’est une nécessité vitale. Ou nous en tenons compte ou nous arrêtons de faire des enfants. Les Congrégations autochtones depuis les années 1950 travaillent dans les mornes ; sans elles on ne sait pas ce que serait notre pays.

C.H.M: Tout le monde a montré un élan de solidarité exceptionnelle au lendemain du séisme. Qu’est-ce que cet exemple peut nous apprendre à la lumière de la doctrine sociale de l’Eglise?

M.P.A: La Doctrine sociale de l Église c’est l’Évangile pour les citoyens et non pour les croyants. Mais il y a un seul Évangile; donc l’Évangile des croyants est celui des citoyens. La solidarité ce n’est pas partager les espérances seulement mais aussi les souffrances et les humiliations. Ce qui suppose un engagement libérateur. En fait avec le séisme nous avons été solidaires, mais nous ne nous sommes pas convertis à la solidarité comme tâche intemporelle et nécessairement urgente. Ce n’était pas une valeur sociale comme notre musique par exemple. Nous l’avons désertée sitôt l’urgence euphorique partie. Il nous faut apprendre à cesser les actions épisodiques ; l’avenir ne s’y blottit presque jamais. L’Église et sa doctrine sociale peuvent nous réapprendre que la solidarité n’est que le nom commun humain de la Caritas.

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MBeliard1

12 janvier 2010, Je me souviens !

Publié le 05 juin 2013 par webmaster

Chaque personne, qu’elle ait été ou non présente à Port-au-Prince le 12 janvier 2010, a une histoire à raconter autour de cet événement qui a changé nos vies et nos habitudes. Chacun/e a vécu son propre « 12 janvier »., Moi je garde un souvenir très flou des secousses telluriques et du chaos qui s’en est suivi.

Pourtant, je me souviens très bien du silence qui a suivi les gémissements de la terre. Je me souviens des cris qui montaient vers le ciel comme d’une seule voix. Je me souviens de ces centaines de milliers de personnes hurlant d’horreur. Par-dessus tout, je me souviens de la générosité.

Le 12 janvier 2010, en arrivant chez moi éreintée et en regardant la maison affaissée, je suis tombée à genoux. Mes jambes trop faibles pour me porter. Je me souviens alors de deux bras m’enveloppant, de mains tapotant mon dos et d’une voix d’homme en sanglots me souhaitant du courage, comme pour s’en donner aussi à lui-même.

Je me souviens de ce marchand ambulant d’eau qui offrait gratuitement son article aux grands et petits parce qu’il sait combien la poussière et la douleur assèchent la gorge. Je me souviens de notre voisine, Darline Jean-Baptiste, qui s’usait les yeux tous les jours dans la fumée du bois qu’elle utilisait pour préparer à manger aux gens du quartier. Je me souviens de ces deux jeunes hommes qui enterraient le cadavre d’un inconnu par peur que sa décomposition rende malades des enfants de la rue de la Réunion.

Je me souviens de cette passante qui a pris dans ses bras une mère effondrée devant le cadavre de son enfant, alors qu’elle était elle-même couverte de sang. Je me souviens de ce pâtissier qui a cuit des boulettes de farine qu’il distribuait aux enfants. Je me souviens de cette autre voisine qui a mis toute sa literie et ses meubles à la disposition des gens du quartier.

Je me souviens de cette dame qui est morte en faisant de son corps un bouclier pour sauver d’une mort horrible le bébé dont elle avait la garde. Je me souviens de Fontilaire qui a risqué le danger pour sortir ses collègues des ruines du Ministère à la Condition Féminine. Je me souviens d’une population qui criait, pleurait et priait d’une seule voix.

Dans cette deuxième sortie du Magazine Caritas Haïti consacrée aux actions de réponse au séisme d’il y a trois ans, je veux avoir une pensée spéciale pour ces « Héros du tremblement de terre ». Je veux me souvenir de chacun et de chacune de vous qui, dans ces moments de deuil et de désespoir avez posé le petit geste qui a sauvé quelqu’un d’une mort certaine ou du désespoir.

Lorsque nous prions pour les âmes de nos chers-es disparus-es, disons aussi une prière pour ces hommes et ces femmes qui ont dépassé leurs souffrances pour embrasser celles des autres. Ils-elles n’ont pas été décoré et la plupart de ces samaritains-es n’ont même pas attendu nos remerciements. Certains d’entre nous les ont même oubliés.

Trop souvent nous laissons les souvenirs de l’horreur l’emporter sur le reste. Trop souvent nous nous concentrons sur les ténèbres de notre désespoir et ne voyons pas les petites flammes intermittentes allumées par la charité et alimentées par la compassion.

Toi qui prends connaissance de cette livraison de notre magazine, que tu aies connu, vécu ou non ces 35 secondes meurtrières et destructrices ; ces longues journées d’horreur … ; prends un moment pour penser à la générosité, l’abnégation et au courage de ces héros qui, le 12 janvier 2010, ont, en tendant la main, redonné un sens à une vie!

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