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Un Pape ne démissionne pas

Publié le 05 juin 2013 par webmaster

Le Pape François succède à Benoît XVI. Les médias parlent de démission alors qu’en réalité Benoît XVI a renoncé au pontificat suprême. Un Pape peut-il démissionner? Mrg. Patrick Aris nous apporte des éléments d’éclairage à titre de canoniste (spécialiste en droit propre de l’Église catholique) et d’ecclésiologue (théologien spécialiste de la théologie sur l’Église).

Benoît XVI a mis le monde entier en émoi en annonçant le 11 février dernier sa renonciation au pontificat suprême. Cette grande émotion a suscité beaucoup d’intérêts et j’ai été interrogé par maints fidèles à titre de canoniste ou d’ecclésiologue. Effectivement, la matière touche les deux champs. On en cherchait la signification et surtout les raisons. La presse profane n’a pas manqué de nous régaler de mets assortis en portion copieuse, mais est-ce toujours de bon goût ? En tout cas, aucun accroc dans les procédures. Benoît XVI a posé son acte de renonciation librement et il a convoqué un consistoire pour le manifester, donc il respecte le canon 332 § 2 qui stipule : s’il arrive que le Pontife Romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu’elle soit dûment manifestée, mais non pas qu’elle soit acceptée par qui que ce soit. Ce canon est en fait une exception du canon 401: tout évêque est prié de présenter sa démission au pape lorsqu’il atteint 75 ans; il peut le faire avant pour raisons de santé et autres raisons graves. Mais …l’évêque de Rome ou pontife romain est le pape. Voilà l’affaire ! Vous fidèles de l’Église, simples curieux ou observateurs élégants et si je vous apporte la question suivante : Qui a fait la renonciation ? Le pape ou l’évêque de Rome ? Diriez-vous que le canon 332§ 2 nous a assez éclairés ?

Pourquoi l’évêque de Rome ne peut-il être démis et démissionnaire ? Pourquoi fait-il exception? Parce qu’il est le pape, parce que le ministère de l’unité requiert cette exception. Le canon 332§ 2 n’apporte pas de réponse sur notre question parce que le code de droit canonique n’est pas un manuel de théologie. La démission est impossible pour le pape parce qu’il est le législateur suprême ; il n’a personne à qui la présenter ; personne sur terre, aucune autorité humaine. Selon la vision catholique, le pape comme législateur suprême est le seul être humain au-dessus de toutes le lois humaines. C’est pourquoi il est le pontife suprême, le poseur et le faiseur de ponts entre les hommes, entre le ciel et la terre. L’évêque de Rome hérite de la primauté de Pierre en étant son successeur ; c’est ce qui fait de lui le pape. En fait une exception opérationnelle inscrite dans la logique du code de 1983 met une différence importante au sein de la même personne porteuse de l’office du pape et de l’évêque de Rome, deux responsabilités totalement différentes. Heureusement que le peuple de Rome consent à ce que l’évêque de Rome, son évêque, soit d’abord au monde avant d’être à lui. Ce peuple de Rome est très généreux. Ainsi l’histoire récompense cette Église pour sa générosité en en faisant le seul siège où l’évêque ne démissionne pas, laissant simplement au pape le soin de renoncer à sa charge quand il l’estime nécessaire.

Cette clarification apportée, il faudrait, en analysant la renonciation, revenir sur la personne de Benoît XVI. C’est un humble serviteur et un coopérateur de la vérité. Il n’a besoin d’aucun pouvoir, fut-il sacré. Voyant qu’il ne peut plus continuer à servir avec la même force et intrépidité corporelle, il passe le témoin pour servir autrement. Quelle sincérité et quelle noblesse! Benoît XVI tu es admirable…. comme Benoît de Nursie. C’est ce qu’il faut augurer de chaque pape y compris de François qui a déjà conquis son peuple de Rome par sa douceur de Benoît XVI, sa simplicité de Jean Paul II, son sourire de Jean Paul 1er, son courage de Paul VI, son humilité de Jean XXIII. Peut-être qu’il nous montrera la souple fermeté de Léon XIII.

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Caritas Haïti vient en aide aux victimes de Sandy

Publié le 08 mars 2013 par webmaster

Sandy aura été le plus meurtrier ouragan qu’Haïti ait connu depuis Ike qui avait fait plus de 70 décès et plusieurs centaines de sinistrés en septembre 2009. Selon la Direction de la protection civile (DPC), la tempête tropicale Sandy a, entre le 26 et 28 octobre 2012, coûté la vie à plus de 50 personnes, fait 15 disparus, 18 blessés et laissé des milliers de personnes sans abris.

La réponse de Caritas Haïti à l’urgence Sandy fut immédiate. Grâce au support de Catholic Relief Service, de Cordaid et de l’appui logistique de ses partenaires, elle a pu envoyer des kits d’hygiène et de cuisine, des bâches, des jerrycans et des tablettes d’épuration d’eau dans les diocèses impactés pour être distribués aux familles sinistrées. Les bénéficiaires remercient Caritas Haïti et disent compter encore sur sa volonté de les accompagner; en attendant un pays où l’État est capable de promouvoir une politique et des actions inspirées la solidarité, la justice sociale, le respect de la dignité humaine.

SOURCE : COMMUNIQUE DE PRESSE DE CH : Haïti sous les effets de l’ouragan Sandy qui passe sur la Caraïbe depuis le mercredi 24 octobre.

 

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Les Pieds dans l’eau

Publié le 08 mars 2013 par webmaster

La fin de la saison cyclonique a été fatale pour le Grand Sud. Le Nord n’a pas été non plus épargné par un front froid meurtrier et dévastateur. Un récit de voyage aussi mouillé que les plantations et les habitations.

La ville de Petit-Goâve, vue d’en haut, n’a pas perdu de sa verdure et de la beauté de sa côte. Dès qu’on laisse cette ville dédiée à  Faustin 1er, l’ampleur des dégâts causés par la tempête tropicale Sandy saute aux yeux. Des deux côtés de la route, les vestiges de plantations défigurent le paysage, lui donnant des allures apocalyptiques. L’eau est partout. Sur le bitume, dans les crevasses qu’elle a fouillées, dans les jardins et les cours. Une eau brune qui semble avoir charrié avec elle toute l’essence et la fertilité de la terre.

Dans les rares zones encore habitées, de courageux hommes et femmes essaient de soustraire leurs maigres possessions à l’emprise de la boue et de l’eau saumâtre. L’image des enfants, insouciants, qui s’amusent dans les mares rend la scène moins sinistre. Un désolant tableau, on dirait peint par artiste fou.

Des gens regardent autour d’eux sans aucune volonté de voir ou d’admettre avoir tout perdu. La tempête tropicale Sandy n’a pas épargné le Grand Sud. Dans certaines régions, les dégâts sont tels qu’on les compare au dévastateur séisme qui a causé de grandes destructions dans le département de l’Ouest, en 35 secondes d’un après-midi meurtrier de janvier 2010.

Dans les départements du Sud, de la Grande Anse, du Sud-est et des Nippes, des centaines de personnes ont dû quitter leur maison pour échapper aux rivières et lacs en crue et des vagues de la mer en colère. Beaucoup d’entre elles ne retrouveront rien de ce qui constituait leur chez-soi.

Cadavres postés

Sandy a aussi apporté le deuil dans les familles haïtiennes. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, une inondation a fait elle aussi de nombreuses victimes et pris la vie de beaucoup de nos frères et sœurs dans le Nord du pays traversé par un front froid. Des gens peu charitables n’ont pas hésité à exposer, sur les réseaux sociaux, les cadavres dénudés et couverts de boue de femmes, d’hommes et d’enfants rejetés par les eaux ou sortis des décombres d’une habitation de fortune effondrée. Depuis que le pays est régulièrement frappée par les colères et caprices de la nature, nous faisons le constat d’une absence totale de respect et de dignité dans notre façon de traiter nos décédés.

Dans des quartiers du Cap-Haïtien, des cadavres ont été utilisés comme barricades pour bloquer l’accès aux routes et exiger ainsi leur évacuation par les autorités. Quand a-t-on commencé à s’habituer à l’horreur ? Jusqu’où nous mènera cette insensibilité devant la mort d’autrui?

Les élans de solidarité envers les victimes sont pourtant toujours aussi grands. De partout, les appels à l’aide et à l’entraide ont porté des fruits. Ainsi, on a pu fournir des matériels de première nécessité à beaucoup de ces Haïtiens et Haïtiennes qui ont passé des jours et des nuits à attendre que le niveau de l’eau baissé et leur permette ainsi de rentrer.  chez eux.

…il ne restait que la prière

Quand on a tout perdu – êtres chers, meubles et immeubles – il ne reste que la prière. En plein cœur de la tempête Sandy, beaucoup de fidèles catholiques de la ville des Cayes, la plupart pieds nus et protégés des éléments seulement par un bout de tissu sont venus chercher le réconfort de la prière pendant le service dominical qui s’est déroulé dans une Cathédrale dont la toiture a été en partie détruite. Les pieds dans l’eau, ils assisté et participé avec ferveur à la messe.

Près d’un mois plus tard, beaucoup de familles n’ont toujours pas plus qu’une bâche comme toit et certaines sont encore dans des camps de fortune attendant une aide qui tarde à se matérialiser. La saison cyclonique est terminée et la période pluvieuse s’amène. La République n’étant pas imperméable, l’eau risque de mouiller plus que nos pieds si les mesures qui s’imposent ne sont pas prises.

 

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